Pourquoi choisir la société de tir de Thaon les Vosges ?
Peut-être pour son histoire : Jugez par vous-même.
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1ere Partie
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2eme Partie
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3eme Partie
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.1) Avant la Société de tir de Thaon |
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Avant la création de la Société de tir, la ville de Thaon possédait déjà un champ de tir qui était en fait un terrain purement militaire où venaient s’entrainer les jeunes du 149e R.I. affectés, du 1er Octobre 1870 jusqu’en 1914, au casernement d’Épinal. Le 149e Régiment d'infanterie régional, commandé par le Colonel VIDAL de LAUSUN était constitué de trois bataillons dont deux tinrent garnison dans la ville et dans les forts de ceinture, et un autre qui tint les forts de la Haute Moselle. [1] La devise du 149°RI ‘’Résiste et mord’’ |
Ce tout premier champ de tir était situé rue … du champ de tir, face au ‘’village nègre’’. M. CONROUX nous le décrit ainsi dans son livre ‘’Le village Nègre’’, (ce quartier de Thaon où il a passé son enfance et que tout Thaonnais se doit d’avoir lu) : «Il était situé au –delà de la ligne de chemin de fer qui longeait le haut du « village nègre ». Naturellement, l’accès y était, au début, interdit. Les risques étaient grands. Il fallait d’abord traverser, à découvert, la double voie ferrée de la ligne principale Nancy-Epinal, avec toutes les difficultés pour grimper sur le ballast, il fallait ensuite longer le bois pour pénétrer dans le « champ de tir » par le haut. Plusieurs d’entre nous s’y essayèrent, plusieurs se firent «piquer » par le chef de gare ou les policiers. Il était sûr que les « pampoine », « chou l’œil », « bec de poule », et compagnie se faisaient pas mal d’argent, grâce au ramassage des douilles de balles et même d’obus ». |
Google Maps - ©2011 Google............
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Malheureusement, à ce petit jeux d’autres jeunes Thaonnais ne gagneront ni argent ni souvenirs mais y perdront tout simplement la vie : ce fut le cas pour deux jeunes qui firent éclater un obus entre leurs mains en essayant de l’ouvrir. La troisième personne qui les accompagnait fut, quant à elle, blessée par des éclats de cet obus qui vinrent se planter dans ses cuisses. [2] |
2) La ‘’Société Militaire de tir’’ de Thaon |
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Elle est née officiellement le 09 Août 1879. Le premier concours organisé par la Société Militaire de tir Thaonnaise le fut un 22 Août 1880. |
Ce concours rassemblait, outre des Thaonnais, un bon tiers de jeunes de Chavelot, Dogneville, Domèvres-sur-Durbion, Girmont, Golbey, Oncourt et Pallegney. Les trois premières places furent remportées par des Thaonnais : M.M. MALAISE Camille, WALCH et ROCHEL Joseph. [3] Et il fut ainsi jusqu’à ce que la ‘’Société Militaire de Tir’’ de Thaon devienne… : |
3) La ‘’Société Mixte de tir’’ de Thaon-les-Vosges |
L’histoire de la Société Mixte de Tir de Thaon-les-Vosges débute le 4 mars 1886. [5] sous l’impulsion de M. DIETERLEN Jules, et de M. BANZET P., Sergent fourrier des Zouaves [5]. Elle est née de la volonté de faire profiter de l’enseignement militaire à un maximum de jeunes gens. |
Nous retrouvons ce basculement d’une ex ‘’Société de tir militaire’’ (créée le 9 août 1879) vers une ‘’Société mixte de tir’’ (mixte = Militaires et civils) dans une correspondance en date du 7 décembre 1886 entre le Gouverneur d’Epinal et M. le Préfet des Vosges. Cet échange de courrier fait état des statuts de la nouvelle Société.
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Selon l’article 1er de ces statuts [6] (qui en compte 22), ‘’La Société de tir militaire de Thaon citée en vertu d’une autorisation de Monsieur le Ministre de la guerre en date du 9 août 1879 est transformée en Société mixte de tir’’
Article 3 : L’administration est confiée à un conseil composé sous la Présidence d’Honneur de Monsieur le Lieutenant-Colonel commandant le 43ieme Régiment territorial d’Infanterie De ; un Président, un Vice-Président, un Officier de tir, un Trésorier, un Secrétaire et de Neuf membres
Article 7 : Aux exercices pratiques sont seules admises les armes de guerre (fusil Chassepot et Gras ; ndlr : du nom des inventeurs de ces armes) que le Ministre de la guerre a mises ou mettra à la disposition de la Société |
Fusil CHASSEPOTS modèle 1866
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Fusil GRAS modèle 1874
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Les articles 10, 15 et 16 nous apprennent enfin que : Le tir aura lieu pendant les mois d’avril, mai, juillet, août et septembre, que les séances de tir auront lieu tous les dimanches au champ de tir communal et que le tir sera ouvert de 2 à 4 du soir’’ [8] |
A cette époque, la Société ‘’Pour la France !’’ (C’était son nom) était alors placée sous la Présidence d’honneur de M. le Lieutenant-Colonel FRAYERMOUTH, Commandant du 43° et Président des Sociétés de tir du régiment.
Ainsi que de Mrs. :
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Ces modifications de statuts ‘’… présentés par M.M. DIETERLEN et consorts qui désirent transformer la Société militaire en Société mixte de tir…’’ [9]seront donc acceptées par la décision ministérielle du 4 mars 1886 [10] En avance sur son temps donc car ce genre de mutation des sociétés militaires vers les sociétés mixtes ne sera approuvé officiellement que le 3 Décembre 1886 par le Ministre de la Guerre de cette époque, Mr Georges Ernest Jean-Marie BOULANGER. ........... M. le Ministre de la guerre => |
3) Les 1ers champs de tir de la Société |
Il ne reste malheureusement que peu de détails sur l’existence des premiers stands de tir de la Société de tir de Thaon les Vosges. |
Ce que l’on sait, c’est que les 1ères séances de tir auront lieu aux champs de tir de la cave CHARDOT et de l’abattoir [11]. 1) =>Pour le 1er stand cité ci-dessus, il est assez aisé de le placer sur une carte. La cave CHARDOT est en effet un établissement qui était fort connu des Thaonnais il y a encore peu de temps. De cette cave sise rue Kléber, sont sortis nombre de bouteilles et de tonneaux de vins et d’alcool divers destinés à calmer la soif de nos aînés. A cette époque, ce n’était pas encore une cave à vin mais une fromagerie et je doute fort que les tireurs aient pu pratiquer leur |
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sport dans des conditions optimales au milieu des étagères de fromages et des senteurs en émanant [12]. Par contre, en regardant de plus près un extrait de cette carte ancienne ci-dessus [13], on peut remarquer en face de ladite cave, une parcelle de terrain qui aurait pu se prêter à merveille à l’installation d’un stand. Elle est bordée sur trois côtés par des talus (dont celui de la voie ferrée) et il n’existe à cette époque aucune habitation dans l’axe de tir. De plus, à l’entrée de cette parcelle se trouvait déjà un hangar qui aurait très bien pu accueillir les pas de tir. |
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Le pont de la rue Kléber avec le hangar à droite
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Avouez qu’il est quand même aisé de s’imaginer nos tireurs en train d’évoluer dans cette zone. 2) =>En ce qui concerne le deuxième stand de tir, celui dit de l’abattoir, les indices et témoignages sont plus rares que pour le premier stand. Ce site se trouvait-il dans le nouvel abattoir ou alors dans son homologue (tous deux ont complètement disparu du paysage Thaonnais) qui était devenu trop petit suite à la hausse spectaculaire de la démographie qu’aura entrainée la montée en puissance de la Blanchisserie Teinturerie Thaonnaise. |
L'abattoir de Thaon les Vosges devenu atelier municipal avant d'être rasé. |
Par la suite, un troisième terrain verra le jour… a priori pour peu de temps car il subira ‘’malheureusement les assauts de la Moselle et il faudra recommencer les travaux’’ [14]
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Mais où donc était-il situé ?... |
3) Le stand de tir de l'eau blanche |
L’idée d’un vrai stand de tir germe dans les esprits dès l’année 1902. Nous pouvons lire en effet, dans un échange de courrier entre M. le Préfet et M. le Maire de Thaon qu’il est question de ‘‘…l’installation d’un champ de tir /… / par la Société Mixte de tir de Thaon les Vosges’’ [15] |
Google Maps - ©2011
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L’administration militaire, par le biais de son service du génie, et la direction de la Blanchisserie Teinturerie Thaonnaise, par le biais de son service des œuvres sociales, se chargèrent des travaux d’aménagement de ce nouveau champ de tir où furent élevées des cibles d’instruction et de perfectionnement 200 et 300 m [19] et toutes les installations pour le tir dans les trois positions réglementaires. |
Autres types de positions toujours en vigueur de nos jours bien que pas forcement réglementaires, et qui n’ont surement pas été (du moins je pense), retenues dans l’élaboration du nouveau stand de tir de l’eau blanche.
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En 1889, de nouvelles cibles à 12, 30, 50, 200 et 300 mêtres furent installées. [20] Trois autres cibles seront ajoutées en 1929 et d’autres viendront encore après. |
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Le fusil de guerre LEBEL modèle 1886 prévu pour une utilisation aux tirs à distances moyennes à longues avec une portée pratique de 250 m et d’une portée utile maxi de 2000 m avec des balles de guerre de calibre 8mm. [20]
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Le stand à sa grande époque, on y accédait par ce pont en bois qui n’existe plus aujourd’hui. |
Le stand, lui, existe toujours aujourd’hui, même s’il est à l’abandon. Les cocardes bleu blanc rouge au dessus des portes rappellent la destination originelle de ce batîment. Ci-dessous à gauche, l’intérieur du bâtiment qui a perdu toute trace de sa splendeur passée. Des pas de tir, on distingue tout juste les 12 fenêtres murées et les traces de scellements dans les murs pour les charnières des ‘’banquettes de tir’’ utilisées pour les tirs en position couchées. La photo de droite, (prise lors du XIII concours de NANCY en 1906) donne une bonne idée de l’ambiance générale qu’il devait régner dans notre stand de Thaon lors des journées fastes.
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Ci-dessous l’arrière du bâtiment avec les cloisons de sécurité pour éviter les tirs accidentels de biais. Sur la photo en bas à droite, on distingue une des fenêtres de visée murée avec des agglos.
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Photo de gauche, autre élément de sécurité, ce mur écran pare-balles (qui était recouvert de bois pour éviter aux projectiles de ricocher) était là pour limiter la dispertion des balles perdues et pour ne laisser passer que celles qui partaient en direction des cibles : sur la butte pour les tirs à 50 m (photo ci-dessous) ou vers le talus 200 m plus loin.
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Sous ces buttes se trouvent des éléments de sécurité qui sont des copies conformes des ‘’parapets d’infanteries’’ [23] qui servaient aux soldats à se mettre à l’abri en cas de cannonade. C’est dire si leurs efficacités a été testées ! Ils sont constitués, comme nous pouvons le constater sur la photo ci-dessus à droite, d’un parapet de terre, (ici en partie effondré), qui vient protéger une cellule de sécurité maçonnée. C’est à l’intérieur de ces cellules, que les responsables attendaient assis la fin des tirs, pour relever les cibles et transmettre les informations au pas de tir. Intérieur du parapet de sécurité de la ciblerie à 50m du stand de l’eau blanche |
Fin de la première partie |
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Remerciement : |
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Bibliographie, sources et crédits : |
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